Arrivée à bord du Serpa Pinto en 1944

Dans cette vidéo, Sarah Engelhard décrit son voyage vers le Canada à bord du Serpa Pinto en 1944. Malgré la volonté du père de Sarah de démarrer une entreprise à Toronto avec une autre famille immigrante, les Engelhard ont été choisis pour s'établir à Montréal. Source: Musée de l'Holocauste Montréal, 2011

Transcription: 

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La vidéo débute avec un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : En avril 1944, la famille de Sarah Engelhard a traversé l'Atlantique à bord du SS Serpa Pinto.

 

[00:08-00:37]

Transition à la survivante de l'Holocauste Sarah Engelhard, assise devant un fond noir, et regardant à la gauche de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'elle parle pendant une interview réalisée à Montréal en 2011.

>> Sarah Engelhard: Quand on est arrivés, c'était la Pâque juive, et on ne nous a pas laissés… C'est ici que mon histoire commence.

 

[00:15-00:27]

Le nom Sarah Engelhard et le lieu où l'entrevue a été filmée, Montréal, apparaissent dans un texte en blanc au-dessus de l'épaule droite de Sarah.

>> Mon frère n'arrêtait pas de demander : « Sarah, pourquoi est-ce qu'il y avait des planches du bateau jusqu'aux voitures qui nous ont menés au train? »

 

[00:28-00:39]

Transition à une photo en noir et blanc d'un grand navire accosté au port. Le nom «SERPA PINTO - PORTUGAL»  est écrit sur le côté du navire. La légende de la photo apparaît dans un texte en blanc dans le coin supérieur gauche, « SS Serpa Pinto, 1944 ».

>> Il y avait des planches, et des soldats qui nous surveillaient, l'arme au poing, au cas où on déciderait de poser le pied sur le sol américain. On n'avait pas le droit de poser le pied en sol américain.

 

[00:40-00:47]

Transition à Sarah Engelhard qui est devant la caméra.

>> Il y avait des planches qui menaient du Serpa Pinto jusqu'à une voiture. On nous conduisait ensuite jusqu'au train qui était scellé.

 

[00:48-00:58)

Transition à une photo en noir et blanc d'un groupe d'environ une douzaine de personnes assises et mangeant à une table mise. La légende de la photo apparaît dans un texte en blanc dans le coin supérieur gauche, « Les passagers du Serpa Pinto, Montréal, 1944 ».

>> Le train restait scellé jusqu'à ce qu'on traverse la frontière canadienne. On était une masse de gens agglutinés, il ne fallait pas qu'on nous voie.

 

[00:59-01:02]

Transition à Sarah Engelhard qui est devant la caméra.

>> Puis les Canadiens sont montés dans le train…

                                                                                         

[01:03-01:20]

Transition à un document de visa en noir et blanc avec le titre «APPLICATION FOR NONIMMIGRANT VISA» avec de l'information typographiée sur la famille Engelhard. La caméra descend le long du document et s'arrête près du bas sur une photo d'une femme et de deux enfants : la mère de Sarah, Sarah et son frère. La date Mar 7, 1944, est étampée sur le document. La légende de la photo apparaît dans un texte en blanc dans la partie supérieure, « Visa d'immigration de la famille Engelhard, 1944 ».

>> … pour nous donner nos documents, pour nous dire quelle était notre destination finale. C'était encore les autres qui décidaient pour nous, mais ce n'était plus la guerre. On était dans un pays libre.

 

[01:21-01:23]

Transition à Sarah Engelhard qui est devant la caméra.

>> Ce n'était plus une vie d'animal.

 

[01:24-01:30]

Transition à un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : Malgré la volonté du père de Sarah de démarrer une entreprise à Toronto avec une autre famille immigrante, les Engelhard ont été choisis pour s'établir à Montréal.

 

[01:31-01:38]

Transition à Sarah Engelhard qui est devant la caméra alors de la musique instrumentale continue de jouer en fond.

>> Une fois que tous les documents ont été signés, mon père est venu nous voir. Ma mère était là, avec les Byron, et ils étaient déjà…

 

[01:39-01:54]

Transition à une photo en noir et blanc d'un groupe de personnes portant des manteaux d'hiver et se tenant ensemble. L'homme au centre de la photo, Mr. Engelhard, tient la main d'une jeune fille avec une fleur dans les cheuveux. La jeune Sarah Engelhard se tient derrière son père à droite, et porte un manteau de couleur claire. La légende apparaît dans un texte en blanc dans la partie supérieure, « Sarah Engelhard et sa famille à leur arrivée à Montréal, 1944 ».

>> …ils avaient déjà leurs documents. Alors, M. Byron a lu : « Destination : Toronto ». Et mon père a regardé ses papiers. Et il est devenu fou…

 

[01:55-02:16]

Transition à Sarah Engelhard qui est devant la caméra.

>> …il a pété les plombs : « Non, non, non, non! » Il s'est précipité vers l'agent qui venait de nous donner ces papiers vers la liberté et un merveilleux monde nouveau. On nous envoyait à Montréal, alors qu'il voulait aller à Toronto. « Pas Montréal, criait-il, pas Montréal! »

 

[02:17-02:27]

De la musique joue jusqu'à la fin de la vidéo. Trois pages de crédits apparaissent dans un texte blanc sur fond noir : Entrevue réalisée par Audrey Mallet, Programme Témoins de l'Histoire, Montréal, 2011, Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal

Images: Archives juives canadiennes Alex Dworkin; Collection de la famille Sarah Engelhard

Réalisation: Helgi Piccinin; Montage et colorisation: Michaël Gravel, Helgi Piccinin; Mix audio et musique originale: Pierre-Luc Lecours. [Logo pour Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique]

Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, © 2017.

 

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Fin de la transcription.