Assassinat collectif par l’Einsatzgruppen, 1941

Dans cette vidéo, Michael Kutz raconte la manière dont il a été séparé de sa famille et été forcé de marcher vers une fosse commune avec les autres Juifs du village de Nieswiez, en Biélorussie, en octobre 1941. Michael a repris conscience après avoir reçu un coup à la tête. Il a dû escalader les corps pour sortir de la fausse commune. Source: Musée de l'Holocauste Montréal, 1994

Transcription: 

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La vidéo débute avec un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : En octobre 1941, tous les Juifs du village de Nieswiez (Bélarus) ont été rassemblés par les Einsatzgruppen (Unités nazies de tuerie).

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Transition au survivant de l'Holocauste Michael Kutz, assis devant un fond noir, et regardant à la gauche de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'il parle pendant une interview réalisée à Montréal en 1994.

>> Michael Kutz: Mon groupe est arrivé dans le parc Radziwill vers la fin de l'après-midi.

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Le nom Michael Kutz et le lieu où l'entrevue a été filmée, Montréal, apparaissent dans un texte en blanc au-dessus de l'épaule droite de Michael.

>> On s'est arrêtés à environ 100 mètres du site du charnier. On a entendu des tirs, des grenades, il y a eu des cris, des hurlements. Il y avait des gens qui se jetaient sur les nazis.

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Transition à un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : Alors âgé de 11 ans, Michael Kutz a été séparé de sa famille et a été forcé de marcher vers une fosse commune.

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Transition à Michael Kutz qui est devant la caméra.

>> Quelques vieux, qui ne comprenaient pas ce que les Allemands voulaient, étaient en sous-vêtements. Certains essayaient de se cacher, des femmes, parce qu'elles étaient nues. Certains serraient leurs bébés contre eux. J'ai marché avec des gens de mon groupe vers la fosse, et j'ai vu une sorte d'escalier pour descendre. C'était un très gros groupe. Beaucoup d'entre eux ont dû descendre et se coucher, comme des harengs, des sardines. Les Allemands leur lançaient des grenades ou tiraient au hasard. Je ne sais pas ce qui est arrivé, j'ai dû recevoir un coup de crosse sur la tête, car je ne me rappelle pas être descendu. Après un certain temps, deux ou trois heures, j'ai ouvert les yeux et j'ai écouté. J'ai compris qu'il y avait des gens sous moi, sur moi, qui étaient à moitié morts. On entendait des voix. Autour de moi, j'ai vu des jambes, des membres, déchiquetés par les grenades. C'était difficile pour moi de respirer, parce qu'il y avait des gens sur moi. J'ai essayé de bouger, et j'ai pu le faire, je n'étais pas blessé. Alors, j'ai essayé de déplacer les cadavres, et j'ai fini par me libérer.

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De la musique joue jusqu'à la fin de la vidéo. Trois pages de crédits apparaissent dans un texte blanc sur fond noir : Entrevue réalisée par Gerry Singer, Programme Témoins de l'Histoire, Montréal, 1994, Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal

Réalisation: Helgi Piccinin; Montage et colorisation: Michaël Gravel, Helgi Piccinin; Mix audio et musique originale: Pierre-Luc Lecours. [Logo pour Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique]

Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, © 2017.

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Fin de la transcription.