Internement au Camp T en 1940

Dans cette vidéo, Joseph Lazar décrit son arrivée au camp d'internement T  à Trois-Rivières, Québec, en 1940.  Son groupe s'est retrouvé parmi des prisonniers de guerre allemands qui chantaient des chansons nazies. Un ingénieur juif a recommandé au commandant du camp de séparer les deux groupes afin d'éviter les effusions de sang.   Source: Musée de l'Holocauste Montréal, 2008

Transcription: 

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La vidéo débute avec un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : À l'âge de 16 ans, Joseph Lazar est arrivé au Canada en tant qu' « ennemi étranger » en 1940. Il est interné au Camp T à Trois-Rivières, Québec.

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Transition au survivant de l'Holocauste Joseph Lazar, assis devant un fond noir, et regardant à la gauche de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'il parle pendant une interview réalisée à Montréal en 2008.

>> Joseph Lazar: On est entrés dans le camp. Et on a vu qu'il y avait…

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Le nom Joseph Lazar et le lieu où l'entrevue a été filmée, Montréal, apparaissent dans un texte en blanc au-dessus de l'épaule droite de Joseph.

>> …d'autres gens là-dedans. On ne savait pas qui ils étaient. Mais ils se sont tout de suite mis à chanter des chants nazis. Le plus brutal, c'était : « Lorsque le sang juif jaillit sous le couteau, on se sent mieux. »

[00:38-00:46]
Transition à une photo en noir et blanc d'un homme qui est debout à côté d'une clôture de barbelés avec un camp d'internement dans le fond. La légende de la photo apparaît dans un texte en blanc dans le coin supérieur gauche, « Camp d'internement au Canada, vers 1940 ».

>> On se retrouvait encore avec ça. Il y avait le risque qu'il se passe Dieu sait quoi.

[00:47-1:54]
Transition à Joseph Lazar qui est devant la caméra.

>> Mais on avait déjà un porte-parole, un ingénieur. Quand on est arrivés, il a dit à ce commandant : « Si vous ne nous séparez pas de ces gens, vous aurez bientôt un bain de sang. » Il a demandé : « Que voulez-vous dire? – Exactement ce que je viens de vous dire. – Mais vous êtes allemands, et eux aussi! » Alors, il a tenté de lui expliquer, de le prévenir : « Entendez-vous ce qu'ils chantent? » Il avait entendu, mais il ne savait pas ce que ça voulait dire. Quoi qu'il en soit, il a écouté son avertissement. Et l'autre lui a dit : « Si dans 48 heures, on n'est pas séparés de ces gens, il y aura un bain de sang. »

[01:55-02:03)
Transition à la même photo de l'homme à côté d'une clôture de barbelés qui regarde le camp d'internement. La légende de la photo apparaît dans un texte en blanc dans le coin supérieur droite,  « Camp d'internement au Canada, vers 1940 ».

>> Ils ont immédiatement installé un fil barbelé entre eux et nous.                                                                                       

[2:04-02:16]

De la musique joue jusqu'à la fin de la vidéo. Trois pages de crédits apparaissent dans un texte blanc sur fond noir : Entrevue réalisée par Barry Stahlmann, Programme Témoins de l'Histoire, Montréal 2008, Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal

Images: Gracieuseté de Marcell Seidler/Bibliothèque et Archives Canada/PA-143485

Réalisation: Helgi Piccinin; Montage et colorisation: Michaël Gravel, Helgi Piccinin; Mix audio et musique originale: Pierre-Luc Lecours. [Logo pour Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique]

Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, © 2017.

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Fin de la transcription.