Survie dans un camp de travail forcé en Sibérie

Dans cette vidéo, David Shafran décrit les conditions de travail insupportables auxquelles il a été soumis dans un camp de travail forcé sibérien. Source: Vancouver Holocaust Education Centre, 1987

Transcription: 

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La vidéo débute avec un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : En 1940, David Schafran et ses frères ont été déportés dans un camp soviétique de travail forcé en Sibérie.

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Transition au survivant de l'Holocauste David Shafran, assis devant un fond beige, et regardant à la droite de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'il parle pendant une interview réalisée à Vancouver en 1987.

>> David Shafran: Il fallait se lever à 6 heures, quand la cloche sonnait.

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Le nom David Shafran et le lieu où l'entrevue a été filmée, Vancouver, apparaissent dans un texte en blanc au-dessus de l'épaule droite de David.

>> On allait manger la soupe. Après, il fallait aller chercher les outils. Parce que chaque soir, en rentrant, il fallait remettre sa scie et sa hache. On préparait tout et, à 7 heures, on partait dans la forêt pour abattre des arbres. Il y avait différentes brigades : certaines pour abattre des arbres, d'autres pour enlever les branches. C'était de gros arbres, énormes. Quatre hommes ne suffisaient pas pour en faire le tour. Et on les abattait avec des scies à main. Et la plupart des gens n'avaient jamais tenu une hache et n'avaient jamais eu à couper une branche, alors, imaginez un gros arbre! Il y avait près de deux mètres de neige, en Sibérie. Les conditions de vie étaient insoutenables. Il faisait -50 °C, et on était mal habillés. Personne n'avait de vêtements chauds. Ils arrivaient avec des vêtements qu'ils donnaient à ceux qui remplissaient la norma, c'est-à-dire les quotas. Si on pouvait abattre 17 ou 18 arbres par jour, on recevait 600 grammes de pain. Si on n'en abattait que 15, la ration était réduite. Il y avait des chefs de brigade qui inscrivaient tout ce que chacun avait fait. Et le lendemain, on avait moins de pain. Mais si on mange moins, on a moins de force. Et les gens tombaient comme des mouches.

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De la musique joue jusqu'à la fin de la vidéo. Trois pages de crédits apparaissent dans un texte blanc sur fond noir : Entrevue réalisée par Robert Krell, Holocaust Documentation Project, Vancouver, 1987, Vancouver Holocaust Education Centre

Réalisation: Helgi Piccinin; Montage et colorisation: Michaël Gravel, Helgi Piccinin; Mix audio et musique originale: Pierre-Luc Lecours. [Logo pour Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique]

Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, © 2017.

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Fin de la transcription.