Survivre à la marche de la mort

Dans cette vidéo, Elliott Zuckier décrit la marche de la mort à laquelle il a été contraint de participer à l'hiver 1945. Il se souvient d'une journée du mois de mars au cours de laquelle il a été séparé de son père. Source: USC Shoah Foundation, 1995

Transcription: 

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La vidéo débute avec un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : En 1945, alors que les forces alliées se rapprochaient, les Nazis ont évacué le camp de concentration de Gleiwitz et ont forcé les prisonniers à se rendre vers l'Allemagne dans une marche de la mort.

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Transition au survivant de l'Holocauste Elliott Zuckier, assis dans son salon, et regardant à la gauche de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'il parle pendant une interview réalisée à Calgary en 1995.

>> Elliott Zuckier: Un jour, je ne sais plus si c'était la fin janvier ou le début février…

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Le nom Elliott Zuckier et le lieu où l'entrevue a été filmée, Calgary, apparaissent dans un texte en blanc au-dessus de l'épaule droite d'Elliott.

>> …les Russes étaient arrivés très près. Ils nous ont emmenés dehors et on a commencé à marcher. La plupart des survivants ont vécu ces marches de la mort. C'était comme tirer à pile ou face. Tu vis ou tu meurs. Parce qu'il n'y avait pas de nourriture. On dormait dehors sous une grange, on mangeait de l'herbe et des pissenlits, tout ce qu'on trouvait. Il y avait des agriculteurs qui nous laissaient de la nourriture, quand ils nous voyaient arriver de loin. De temps en temps, on trouvait de la nourriture sur notre chemin. C'est difficile à croire, mais cette marche a duré longtemps. Une fois, c'était sans doute en mars, on s'est arrêtés dans un camp. Je n'en connais pas le nom. Là, ils m'ont séparé de mon père. C'était en 1945, environ au mois de mars. Je ne savais pas ce qui lui était arrivé. Quelques jours plus tard, on est repartis, on a recommencé à marcher. À un moment, en plus de me sentir très faible parce qu'on n'avait vraiment rien à manger, j'ai perdu toute volonté, j'étais brisé… Je n'avais plus ma sœur, je n'avais plus mon père. Je ne savais pas où j'allais, combien de temps cela allait durer. Il y avait des gens qui s'assoyaient, et les SS les abattaient.

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De la musique joue jusqu'à la fin de la vidéo. Trois pages de crédits apparaissent dans un texte blanc sur fond noir : Entrevue réalisée par Riki Heilig, Calgary, 1995, USC Shoah Foundation

Réalisation: Helgi Piccinin; Montage et colorisation: Michaël Gravel, Helgi Piccinin; Mix audio et musique originale: Pierre-Luc Lecours. [Logo pour Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique]

Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, © 2017.

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Fin de la transcription.