Montréal

Photo en noir et blanc d'un paysage urbain, avec une rivière et un pont visibles au loin. Seulement la cime des arbres est visible à l'avant-plan.
Vue du centre-ville de Montréal et du pont Jacques-Cartier, du Mont-Royal, les années 1940. (Archives de la Ville de Montréal, BM042-Y-4_D15_G1420)

En 1945, la majorité des 175 000 Juifs installés au Canada vivaient à Montréal et à Toronto. Environ 30 000 survivants de l'Holocauste sont arrivés au Canada au cours des cinq années qui ont suivi la guerre. En 1960, la population juive canadienne est composée d'à peu près 15 % de survivants. Leurs préoccupations, leurs besoins et leurs expériences ont grandement influencé le tissu social et culturel des diverses communautés juives. Cela a été tout particulièrement le cas à Montréal, qui a accueilli un nombre important de survivants ultra-orthodoxes. Dans les années 1970, on trouve à Montréal la troisième plus forte concentration de survivants de l'Holocauste au monde, après Israël et New York.

À leur arrivée, les survivants recevaient de l'assistance et des prêts; plusieurs ont fondé des sociétés, des synagogues et des écoles pour fournir un soutien, à la fois spirituel et moral, aux membres de leur communauté. La montée de l'antisémitisme et des activités néonazies au Canada dans les années 1960 a incité les survivants de Montréal à fonder, sous la direction de Lou Zablow, l'Association des anciens détenus des camps de concentration et des survivants de l'oppression nazie. M. Zablow a été le premier survivant de l'Holocauste à faire partie du conseil d'administration du Congrès juif canadien. L'association a organisé des commémorations annuelles, a fait pression pour que soient adoptées des lois contre les activités haineuses et a pris part à la création du Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal.

Fondé en 1976, le Musée de l'Holocauste Montréal (anciennement le Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal) est le seul musée de l'Holocauste officiellement reconnu au Canada. Par les récits des survivants montréalais, le musée invite les visiteurs à réfléchir sur la destruction que peuvent causer les préjugés, le racisme et l'antisémitisme.