Pendant l'Holocauste, le Congrès juif canadien s'est uni à d'autres groupes de défense des réfugiés et à des personnalités non-juives – comme Cairine Wilson, première femme nommée au Sénat du Canada – pour créer le Comité national canadien pour les réfugiés. Ce comité a fait pression sur le gouvernement pour qu'il adopte une politique d'immigration humanitaire. À l'époque, c'est Frederick Charles Blair, à la tête de la Direction de l'immigration, qui était responsable de la politique canadienne envers les réfugiés. M. Blair, un antisémite notoire dont l'attitude reflétait les préjugés entretenus par l'élite canadienne, bloquait la venue de réfugiés juifs. Les demandes du comité sont tombées dans l'oreille d'un sourd.
Environ 5000 réfugiés juifs sont parvenus à entrer au Canada pendant la guerre. Le groupe le plus important était constitué de 966 hommes allemands et autrichiens faisant partie des 2284 personnes déportées de Grande-Bretagne en tant que sujets d'un pays ennemi. Arrivés par bateau au cours de l'été 1940, ces réfugiés juifs sont demeurés emprisonnés, certains jusqu'à trois ans, dans un camp d'internement canadien. Pendant ce temps, leurs défenseurs demandaient à ce qu'on leur accorde de meilleures conditions de détention et qu'ils soient relâchés dans le pays. Le 25 octobre 1945, le gouvernement a adopté un décret en Conseil qui garantissait le statut d'immigrant et, un peu plus tard, la citoyenneté à tous les réfugiés qui demeuraient au Canada, y compris les anciens détenus.