Se cacher en France en 1942

Dans cette video, Sarah Engelhard décrit la nuit au cours de laquelle sa famille a dû fuir leur maison et se cacher chez quelqu'un d'autre. Ils avaient jusque-là vécu sous de fausses identités de chrétiens, mais ont été avertis qu'ils seraient bientôt découverts. Source : Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, 2011

Transcription: 

[00:00-00:07]

La vidéo début avec un intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : La famille de Sarah Engelhard habitait à Toulouse (France) sous de fausses identités de chrétiens.

 

[00:08-00:42]

Transition à la survivante de l'Holocauste Sarah Engelhard, assise devant un fond noir, et regardant à la gauche de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'elle parle pendant une interview réalisée à Montréal en 2011.

>> Sarah Engelhard: On avait de faux papiers. Je devais apprendre mon nouveau nom : Thérèse Beaulieu. Et mes parents…

 

[00:15-00:21]

Le nom Sarah Engelhard et le lieu où l'entrevue a été filmée, Montréal, apparaissent dans un texte en blanc au-dessus de l'épaule droite de Sarah.

>> …avaient aussi de nouveaux noms. J'étais la seule à bien parler français, et on était tous censés être nés en France. Mon frère, lui, était né en France. On n'était jamais en sécurité. On avait ces faux papiers et on espérait que personne ne vienne nous parler. C'était hors de la normalité, on ne vivait pas une vie normale. 

 

[00:43-00:48]

Transition au deuxième intertitre rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant : Un jour en 1942, l'abbé est venu les avertir d'un danger imminent.

 

[00:49-01:25]

Transition à Sarah Engelhard qui est devant la caméra.

>> L'abbé est arrivé dans la maison. Je l'aimais bien, avec ses longues robes noires et sa grosse croix ici. Il a dit : « Noah… », c'était le nom de mon père, « Tu dois partir maintenant. Fais ta valise. L'homme à la Gendarmerie qui a falsifié des papiers s'est fait arrêter. On va lui demander tous les noms qu'il a inscrits. Vous devez partir immédiatement. »

 

[01:26-1:49]

Transition à un portrait photographique en noir et blanc d'une mère tenant un bébé dans ses bras, avec une fille qui sourit derrière eux. La légende de la photo apparaît dans un texte en blanc dans le coin supérieur gauche, « Sarah Engelhard avec sa mère et son frère, 1942 ».

>> Alors, on a fait nos bagages, ma mère a fait la valise. On n'avait droit qu'à une seule valise. On était une famille de quatre. Elle a pris des photos, des vêtements de rechange, des couches pour mon frère.

 

[01:50-02:42]

Transition à Sarah Engelhard qui est devant la caméra.

>> Cette nuit-là, on est partis dans un fiacre, un char tiré par des chevaux, et on s'est cachés chez un homme que l'abbé nous avait trouvé. On s'est cachés là pour la nuit. Au milieu de la nuit, il y a eu des coups frappés à la porte. L'homme est venu nous chercher, là où on dormait dans un lit. Et on est descendus se cacher au sous-sol, dans des tonneaux à vin. Il fallait qu'on reste silencieux, parce qu'on ne savait pas qui avait frappé à la porte à deux heures du matin. On a entendu quelqu'un descendre, puis remonter et sortir.

 

[02:43-02:53]

De la musique joue jusqu'à la fin de la vidéo. Trois pages de crédits apparaissent dans un texte blanc sur fond noir : Entrevue réalisée par Audrey Mallet, Programme Témoins de l'Histoire, Montréal, 2011, Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal

Images: Collection de la famille Sarah Engelhard

Réalisation: Helgi Piccinin; Montage et colorisation: Michaël Gravel, Helgi Piccinin; Mix audio et musique originale: Pierre-Luc Lecours. [Logo pour Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique]

Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, © 2017.

 

--

Fin de la transcription.