Saint-Jean

Photo en noir et blanc de petits bâtiments résidentiels dans un village ou une ville bâti sur une colline. Il y a de la neige au sol et il semble que ce soit l'hiver.
Vue d'habitations dans le quartier The Battery, port de Saint-Jean-de-Terre-Neuve, les années 1940. (The Rooms Provincial Archives Division)

La communauté juive de Terre-Neuve, petite mais énergique, existe depuis les années 1890. L'île, qui ne s'est jointe au Canada qu'en 1949, a été durement frappée par la crise économique des années 1930. Malgré plusieurs propositions d'accueillir des réfugiés juifs sur l'île, parmi lesquels des médecins et des entrepreneurs dont on avait alors grand besoin, l'administration de l'île a choisi de préserver son caractère britannique. Le fait que les demandes de plus de 12000 personnes aient été rejetées pendant cette période est, selon l'historien Gerhard Bassler, « inexplicable si l'on ne considère pas que la cause en est l'antisémitisme. »

Après son entrée dans la Confédération canadienne en 1949, Terre-Neuve s'est ouverte à l'immigration.  La communauté juive a accueilli 26 familles de survivants de l'Holocauste dans la province. Certains d'entre eux ont été parrainés par des proches ou se sont mariés avec des gens de Saint-Jean-de-Terre-Neuve. D'autres, comme Philip Riteman, sont venus travailler comme marchands ambulants et ont voyagé dans les petites communautés de toute la province. Plusieurs survivants ont fini par devenir des piliers du commerce terre-neuvien. Ernst Deutsch, qui avait été dans un camp d'internement, est devenu physicien à l'université Memorial. Andreas Barban, qui a vécu à Shanghai pendant la guerre, a ensuite été professeur de musique et animateur de radio. Il a également participé à la fondation de l'orchestre symphonique de Terre-Neuve.

De nos jours, environ 300 personnes assistent chaque année à la cérémonie de commémoration de l'Holocauste qui se tient à St-Jean-de-Terre-Neuve dans la synagogue Beth El, unique synagogue de Terre-Neuve. Cet événement a été créé par Louis Ferman et Grunia Movschovitz, un couple qui s'est rencontré pendant la guerre, et a été reconnu par le gouvernement provincial comme jour de deuil officiel.