1945-1955 : Introduction

Dans cette vidéo, Pierre Anctil, professeur à l'Université d'Ottawa, et Antoine Burgard, candidat au doctorat en histoire, décrivent les difficultés rencontrées par les survivants de l'Holocauste après la guerre. Beaucoup d'entre eux sont allés dans des camps de personnes déplacées et ont attendu l'occasion d'émigrer. Les programmes de travail du Canada ont permis l'immigration de plusieurs réfugiés d'Europe dont 1 200 jeunes réfugiés grâce au Projet des orphelins de guerre. Source: Musée de l'Holocauste Montréal, 2016

Transcription: 

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La vidéo débute avec le titre « 1945-1955 » rédigé en blanc sur fond noir pendant que joue de la musique instrumentale qui continue en fondu jusqu'au plan suivant.

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Transition à Antoine Burgard, candidat au doctorat en histoire, assis devant un fond gris, et regardant à la droite de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'il parle pendant une interview réalisée au Musée de l'Holocauste Montréal en 2016. Le nom Antoine Burgard et son titre apparaissent dans un texte en blanc au-dessus du coin gauche.

>> Antoine Burgard : Pour les survivants juifs, l'Holocauste ne s'arrête pas avec la paix. En effet, l'immédiat après la guerre est particulièrement incertain. La faim, les maladies, la prise de conscience progressive de l'ampleur de la catastrophe, et surtout la difficulté voire l'impossibilité du retour. Pour ceux qui sont originaires d'Europe de l'Est et d'Europe centrale, la situation est encore plus compliquée. À leur retour dans leurs villes et leurs villages d'origine, ils découvrent que la majorité de leur proches ont été tués et que leurs biens ont été très souvent volés ou détruits, et ils font de plus face à l'hostilité et à l'antisémitisme des populations locales. Les Nations unies et les autorités militaires ont donc réalisé assez rapidement qu'elles ne peuvent continuer leurs politiques de rapatriement, et des centaines de milliers de Juifs rescapés, originaires d'Hongrie, de Pologne, de Tchécoslovaquie, ou encore de Romanie, vont trouver refuge dans les camps de personnes déplacées d'Allemagne et d'Autriche en attendant de pouvoir quitter l'Europe.

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Transition au professeur à l'Université d'Ottawa Pierre Anctil, assis devant un fond gris, et regardant à la droite de la caméra. Son visage et ses épaules sont visibles à la caméra alors qu'il parle pendant une interview réalisée au Musée de l'Holocauste Montréal en 2016. Le nom Pierre Anctil et son titre apparaissent dans un texte en blanc au-dessus du coin droit.

>> Pierre Anctil : Après la guerre, il se dessine une crise de réfugiés qui est extrêmement vaste. On parle de millions de personnes déplacées. Dans le cas des Juifs, en particulier, on parle d'une population probablement qui avoisine le demi-million. Et le Canada va s'ouvrir progressivement. Il faut comprendre le Canada d'abord, a besoin de rapatrier ses soldats, et à partir de 1947, 1948, on va initier une période d'accueil des réfugiés juifs au Canada qui va être une période totalement différente de la précédente, celle du début de la Deuxième Guerre mondiale. À la fin de la guerre, surtout à partir de 1947, le Canada initie deux programmes d'accueil des réfugiés juifs. Un pour les orphelins, environ 1 200 personnes, qui sont à cette époque, rendu à cette date, de jeunes adultes qui ont tout perdu, qui ont plus de famille, qui ont plus de lieu de réinsertion en Europe. Et il y a un programme aussi pour les tailleurs, c'est-à-dire l'industrie manufacturière canadienne, va admettre environ 1 000 à 1 500 tailleurs juifs qui sont dans les camps de réfugiés en Europe de l'Ouest. Il faut bien comprendre qu'après la guerre il y a un développement économique qui se met en branle au Canada. La situation générale est très différente des années 30 où il avait une grave crise économique, un haut taux de chômage. Donc l'arrivée des Juifs au Canada est mieux perçue, est plus facile. Leur contribution économique est valorisée  et l'hostilité envers eux diminue en général. C'est ce qui explique que il a eu cet apport démographique important des survivants, sans vraiment qu'on y voit un problème particulier à l'époque, sans que ça soit une question d'antisémitisme systématique.

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Transition à Antoine Burgard qui est devant la caméra.

>> Antoine Burgard : Pour cette période de l'après-guerre entre 1945 et 1955, on estime qu'environ 35 000 Juifs vont pouvoir venir au Canada et bénéficier à la fois de la croissance économique et de cette volonté de relance de l'immigration de la part du gouvernement. Le travail des organisations juives canadiennes et la venue de ces populations vont à la fois avoir une influence assez importante sur la politique migratoire du Canada, mais aussi faire évoluer l'opinion publique, et d'une manière générale, la manière dont ils sont perçus les Juifs au Canada.

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De la musique joue jusqu'à la fin de la vidéo. Les pages de crédits apparaissent dans un texte blanc sur fond noir : Entrevue réalisée par Martin Fournier, au Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, Avril 2016

Réalisation : Helgi Piccinin; Colorisation : Michaël Gravel ; Assistance à la réalisation et prise de son : Philippe Dubois ; Mix audio et musique originale: Pierre-Luc Lecours. [Logo pour Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique]

Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal, © 2017.

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Fin de la transcription.